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Empreinte carbone individuelle : comment la réduire ?

Que l’on soit un individu ou une entreprise, il est indispensable de mesurer son empreinte carbone pour la comprendre et savoir par où commencer pour la réduire. À la suite du webinar du 8 décembre 2022 mené avec Eric Mangin, CEO de NooS, et organisé à l’occasion de la journée Mondiale pour le Climat, l'heure est venue de vous faire un compte-rendu des informations à retenir sur le sujet.

Temps de lecture : 5 minutes

Les concepts clés à connaître

L'empreinte carbone individuelle est l'ensemble des gaz à effet de serre que chaque individu émet directement ou indirectement dans son quotidien. Les principales catégories d’émissions du quotidien sont les transports, l’alimentation, le logement (chauffage, électricité, …), l’habillement, le numérique et les services publics (empreinte carbone des services publics français de base ramenés à l’échelle d’un individu).

L'effet de serre est un phénomène naturel qui consiste à retenir une partie de la chaleur émise par le soleil, ce qui rend la vie sur Terre possible. Sans lui, la température moyenne à la surface de la Terre serait de -15°C au lieu de +15°C. La présence des gaz à effet de serre est donc nécessaire à la vie terrestre et correspond à un phénomène naturel indispensable. Les gaz à effet de serre peuvent être regroupés en deux catégories :

  • les gaz à effet de serre directs, qui influencent directement le changement climatique : CO2, méthane (CH4), protoxyde d’azote (N2O), HFC, PFC, SF6, NF3
  • Les gaz à effet de serre ayant un effet indirect (NOx, CO, COVNM, SO2), dont l’influence est marginale.

Répartition mondiale des gaz à effet de serre par type de gaz

Les impacts du changement climatique

Longtemps nié par certains scientifiques et théorisé notamment par Eunice Foote, John Tyndall ou encore Steven Arrhenius, le lien de causalité entre les gaz à effet de serre émis par les activités humaines et le renforcement de l’effet de serre est aujourd’hui un fait scientifique établi et ce phénomène a conduit à une forte hausse des températures ces deux derniers siècles.

Cette augmentation des températures est plus marquée sur les continents et à mesure que l’on se rapproche des pôles. Ainsi, la température moyenne a déjà augmenté d’au moins 1,1°C par rapport à 1850, et de 1,5°C en France (environ +0,3°C par décennie sur la période 1959-2009).

Le changement climatique ne se limite pas au réchauffement : il a des conséquences sur toutes les composantes du climat. On peut notamment citer les inondations historiques au Pakistan à l’été 2022, l’effondrement d’un glacier en Italie, l’augmentation du niveau de la mer ou encore les sécheresses, canicules, feux de forêt et tempêtes qui se sont faits plus forts et plus fréquents ces dernières années. Ces phénomènes menacent de nombreuses espèces dont l’être humain qui est exposé à ces conséquences directes, mais également indirectes comme l’augmentation des risques de maladies et la baisse des rendements agricoles.

Quels sont les objectifs à atteindre pour limiter notre impact sur le dérèglement climatique ?

Les Accords de Paris ont pour objectif de “limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, de préférence à 1,5°C, par rapport au niveau préindustriel”. Toutefois, au rythme des émissions actuelles, le budget carbone de 400 milliards de tonnes de CO2eq pour le siècle fixé lors des accords sera dépassé d’ici 2030.

En France, l’empreinte carbone individuelle moyenne s’élevait à 9,9 tonnes de CO2eq en 2021 selon une étude du cabinet Carbone 4, soit 5 fois plus que l’objectif de 2 tonnes de CO2eq par an que chacun devrait respecter d’ici 2050 pour se conformer aux Accords de Paris :

Connaître cette (empreinte carbone) moyenne et son détail est la première étape pour s’engager dans une démarche bas-carbone. Cela permet d’observer par exemple que le numérique représente une part minime de nos émissions de gaz à effet de serre. Le détail de la consommation moyenne permet aussi de se rendre compte de la part importante de certains secteurs que l’on tend à sous-estimer, comme celui de l’alimentation où l’on voit que la consommation de viande est un réel enjeu. Toutefois, s’agissant d’une moyenne à l’échelle nationale, cette dernière est à considérer à titre indicatif.

La meilleure chose à faire reste de mesurer son empreinte carbone individuelle afin de comprendre comment la réduire.

Comment adopter un mode de vie moins carboné ?

1ère étape : Mesurer son empreinte carbone

Mesurer son empreinte carbone permet de mieux connaître d'où proviennent les émissions et de prendre conscience des ordres de grandeur et des vrais enjeux.

Une fois son empreinte mesurée, il faut passer à l’action ! Les leviers d’actions sont très variés, avec des actions à plus ou moins court terme, plus ou moins fréquentes, et plus ou moins coûteuses - voire qui permettent de faire des économies.

Etablir son empreinte carbone revient donc à prioriser les actions les plus efficaces que chacun peut mener pour réduire ses émissions.

Afin d’être accompagné dans sa démarche, de nombreux outils sont à disposition, notamment :

LE simulateur pour calculer son empreinte carbone annuelle en 10 minutes et avoir des pistes sur comment la réduire

Un site proposant des conférences et des ateliers interactifs afin de déterminer ses principaux postes d’émissions et d’identifier collectivement des leviers de réduction

Un groupe Whatsapp destiné à accompagner toute personne souhaitant entamer sa décarbonation et le premier club de réduction des émissions de gaz à effet de serre

2ème étape : Décarboner son mode de vie

Les émissions sont générées par toutes nos activités. Il faut donc questionner l’ensemble de nos activités quotidiennes :

Pour chaque axe, il existe des mesures plus ou moins faciles à mettre en place afin de réduire ses émissions. Voici des exemples d’actions avec le plus fort impact - sachant que selon votre empreinte individuelle, les actions les plus importantes peuvent varier :

Transports :

Alimentation :

  • Adopter un régime alimentaire flexitarien (permet de réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à un régime carné) ou vegan (revient à valider l’objectif des Accords de Paris en terme d'alimentation)
  • Consommer des fruits et légumes de saison et produits localement (réduit les émissions de gaz à effet de serre nécessaires au transport de ces aliments)
  • Arrêter l’eau en bouteille (l’eau en bouteille a un impact 450 fois supérieur à l’eau du robinet)
  • Composter (permet de réduire l’impact environnemental des déchets alimentaires qui génèrent 8 à 10% des émissions mondiales de GES)
  • Acheter en vrac (pas d’emballage donc moins de déchets !)
Source : Carbone 4

Logement :

  • Engager des travaux de rénovations énergétiques (plus coûteux)
  • Baisser la température de consigne de son logement (19°C selon le code de construction et d’habitation)
  • Éteindre ses appareils en veille (réduit la consommation d’électricité et permettrait d’économiser jusqu’à 10% de sa facture d’électricité selon l’Ademe)
  • Équiper son logement d’ampoules LED (Pour une installation de 10 ampoules équivalente à une puissance totale consommée de 640 Watts, le remplacement de l’ensemble de l’éclairage par des ampoules LED reviendrait à une division par 7 de la consommation électrique selon Effy)
  • Programmer ses appareils électroménager la nuit ou lors de périodes creuses (possibilité de connaître l’état réel du réseau électrique en téléchargeant EcoWatt ou Adapt sur son téléphone)

Fashion :

  • Acheter moins de vêtements neufs en favorisant la seconde main et une durée de vie allongée pour nos vêtements (porter ses vêtements ne serait-ce que 9 mois de plus permet de réduire leur empreinte carbone de 30%)
  • Privilégier les vêtements qui bénéficient d’un label (EU Ecolabel, GOTS, Demeter…)
  • Réparer ses vêtements
  • Préférer des fibres moins émettrices de CO2eq (lin, coton bio, chanvre)

Numérique / Électroménager :

  • Acheter de l’électroménager et des biens numériques d’occasion
  • Allonger la durée de vie de ses équipements en privilégiant l’entretien et la réparation
  • Opter pour des équipements notés A en termes de consommation énergétique
  • Réduire son usage du streaming (l’usage du numérique génère aujourd’hui 4% des GES dans le monde et le streaming représente 60% de ce secteur)

3ème étape : Sensibiliser et montrer l’exemple

Une fois son empreinte carbone calculée et ses actions mises en place, il est important de sensibiliser ses proches à en faire de même. 

En effet, étant donné l’ampleur de l’objectif fixé, les actions individuelles doivent nécessairement s’accompagner d'actions collectives. Cette démarche est d’autant plus importante que plus il y a d'actions individuelles, plus le coût de mise en œuvre des transformations systémiques pour la collectivité est faible. Le fait de sensibiliser les personnes autour de soi permet donc de faire bouger les lignes à une plus grande échelle et d’encourager des transformations systémiques qui sont nécessaires pour réduire structurellement les émissions.

Il n’y a donc pas de responsabilité collective ou individuelle en soi car chaque individu à un rôle important à jouer dans les groupes et institutions auxquels il appartient et de ce fait, ces responsabilités se rejoignent.

Enfin, si montrer l’exemple tend à renforcer l'engagement collectif, il doit être présenté de manière pédagogique, sans culpabiliser les interlocuteurs, afin de maximiser son efficacité. Cela peut passer, par exemple, par l’utilisation d’un vocabulaire compréhensible de tout le monde afin de ne pas trop perdre son interlocuteur ou par l’adoption d’un discours ni trop positif, ni trop alarmiste afin d’encourager suffisamment un passage à l’action.

Conclusion

Mesurer son empreinte carbone individuelle est indispensable pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et atteindre au plus vite la neutralité carbone. Par ailleurs, même si opérer cette transition demande beaucoup d’efforts, à long terme, elle apportera des bénéfices tant économiques (à travers les nombreuses économies que ce changement d’habitude peut entraîner) que sociaux (avec une amélioration de l’alimentation et de la santé) et environnementaux (grâce à la réduction de ses émissions). Enfin, encourager et sensibiliser ses proches à eux aussi entamer cette transition ne peut que renforcer l’impact de son action, en la diffusant à l’échelle de la collectivité.

Si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à visionner le replay de notre webinar avec NooS !