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Comment définir et mettre en œuvre une stratégie d’achats durables en entreprise ?

La mise en œuvre d’une politique d’achat responsable est primordiale pour engager l’ensemble de votre chaîne de valeur dans la transition écologique et sociale. Dans cet article, retrouvez les principales étapes pour privilégier des achats plus durables et réduire ainsi votre empreinte carbone !

Nous remercions vivement pour sa contribution Jean Dussaix, expert achats durables et directeur des filières alimentaires régénératrices chez Avelana.

Temps de lecture : 5 minutes

Qu’est-ce qu’une politique d’achat responsable ?

Définition d’une politique d’achat responsable

La notion d’achats responsables trouve sa source dans le concept de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), initié dans les années 70 et selon lequel les entreprises doivent intégrer les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes.

La mise en œuvre d’une politique d’achat responsable en entreprise consiste ainsi à intégrer des critères environnementaux, sociaux et économiques aux actes d’achat afin de privilégier l’achat de produits et de services dont l’impact environnemental, sociétal et social est le plus limité sur tout leur cycle de vie.

Il s’agit donc pour l’entreprise de favoriser des fournisseurs engagés dans la réduction de l’impact de leur activité, tant sur le plan écologique que social. Il s’agit d’une démarche inclusive, qui nécessite à la fois :

  • La sélection de nouveaux fournisseurs proposant des alternatives vertueuses
  • La sensibilisation des fournisseurs actuels à faire évoluer leurs pratiques.


💡 Les entreprises donnent une priorité croissante aux achats responsables. Ainsi, selon le baromètre 2023 de l’ObsAR (Observatoire des Achats Responsables), plus de 9 organisations sur 10 sont engagées ou sur le point de s’engager dans une démarche d’achats responsables.

Les achats durables, transformation stratégique de la fonction Achat

La transition écologique va avoir un impact profond sur la fonction Achat, qui va devenir encore plus stratégique pour les entreprises, et nécessiter d’être plus ouverte sur sa chaîne de valeur.

Pour Jean Dussaix, “avec l’ampleur et la rapidité de la transition écologique, le rapport de force va s’inverser entre acheteurs et vendeurs, car ce sont les clients qui vont avoir besoin de solutions de décarbonation, qui ne seront proposées qu’en quantité limitée sur le marché. Une stratégie d’achats durable permet de bénéficier en premier de ces innovations, en étant le “client préféré” (“client of choice”) de ses fournisseurs”.

"
Les achats durables ne sont pas donc la simple intégration des critères RSE dans les appels d’offres, mais impliquent de “repenser sa manière d’acheter”. Au-delà des critères et de leur pondération, c'est la manière de travailler avec ses fournisseurs qui change. Il faut associer les fournisseurs le plus en amont possible à la réflexion, pour réduire les impacts sur sa chaîne de valeur."

Il s’agit donc d’un changement profond, qui nécessite de changer sa posture d’acheteur  :

  • Accepter que l’on ne sait pas tout sur la mesure et la réduction des impacts, et que l’on a besoin de ses fournisseurs
  • Partir du principe que l’entreprise ne pourra rien mettre en œuvre seule (ou presque)
  • Sortir de la logique verticale “client-fournisseur” avec la séquence “RFI/RFP/référencement”, et passer dans une logique de collaboration renforcée
  • Avoir en permanence une triple lecture “business” (CA, part de marché…), “finance” (coût, rentabilité…) et “RSE” (carbone, biodiversité, enjeux sociaux…)

Ainsi, pour définir sa stratégie d’achats durable, il faut :

  • D’abord partir des enjeux stratégiques de l’entreprise et de son secteur (ex : réduction des émissions de CO2, suppression du plastique, restauration de la biodiversité…)
  • Puis décliner ces enjeux par catégories d’achat (matières premières, informatique, énergies…)
  • Ensuite identifier les actions concrètes qui peuvent être mises en œuvre avec les fournisseurs
  • Enfin définir ses outils de pilotage, et suivre la mise en œuvre dans la durée

Quels sont les critères d’un achat responsable ?

Un certain nombre de critères sont couramment utilisés pour la sélection de produits et services plus durables. Vous en trouverez quelques exemples dans le tableau ci-après. Toutefois il s’agit d’une liste indicative, le choix des critères doit naturellement être adapté au secteur d’activité de l’entreprise afin d’en maximiser l’impact.

Critères environnementaux
  • performance énergétique
  • émissions de gaz à effet de serre
  • préservation des ressources (eau, matières premières, etc.)
  • toxicité des substances ou matériaux 
  • écoconception 
  • durabilité 
  • gestion des déchets
  • impacts biodiversité
Critères sociaux
  • respect des droits de l’homme 
  • conditions de travail 
  • diversité et inclusion
  • dialogue social
Critères économiques
  • Coût total de possession
  • rapport qualité-prix
  • délais de livraison

Quels sont les bénéfices d’une stratégie d’achat responsable ?

Innover et créer de la valeur

Mettre en place une politique d’achat responsable nécessite de la part de l’entreprise qu’elle se questionne sur ses besoins réels mais également sur la composition des produits achetés et leurs impacts. En cela, elle constitue un facteur important d’innovation et de création de valeur, notamment si elle est associée à la mise en œuvre d’une démarche d’éco-conception.

Se distinguer de la concurrence

À l’heure où l’ensemble des parties prenantes ont des attentes toujours plus fortes envers les entreprises sur leur intégration des enjeux RSE, la mise en place d’une stratégie d’achat responsable permet également à l’entreprise d’améliorer son image auprès de ses clients, partenaires mais aussi fournisseurs et collaborateurs. Elle peut ainsi se démarquer de ses concurrents et profiter à terme d’un réel avantage concurrentiel.


💡 Selon Reputation Institute France, la RSE compte pour 40% dans la note globale de réputation des entreprises vis-à-vis de leurs partenaires et clients.

Maîtriser ses coûts

Contrairement aux idées reçues, les achats responsables constituent un levier important de réduction des coûts dans l’entreprise. En effet, on sait désormais que le coût d’un produit ou service ne se limite pas au coût d’acquisition mais comporte également des coûts “cachés”. Parmi ces coûts on trouve notamment :

  • Les coûts indirects : non-respect du cahier des charges par le fournisseur, retards de livraison, risques de rupture de chaîne d’approvisionnement, coûts d’entretien et de maintenance du produit, coûts liés au traitement et à la gestion des déchets, etc.
  • Les externalités négatives, notamment les émissions de CO2 générées tout au long du cycle de vie du produit ou service.

La mise en œuvre d’une politique d’achat responsable, fondée sur la prise en compte des impacts d’un produit ou service à toutes les étapes de son cycle de vie, implique de raisonner en coût global de possession (Total Cost of Ownership - TCO) et permet donc de réduire l’ensemble de ces coûts indirects. Une étude du World Economic Forum de 2015 a ainsi révélé que le fait de s’engager dans un approvisionnement durable entraînait une augmentation de revenus de 5% à 20% pour l’entreprise.

Il est clé pour les entreprises d’anticiper ces coûts liés aux impacts environnementaux, qui sont de plus en plus quantifiés (d’abord pour le carbone, puis pour la biodiversité, la rareté de certaines matières premières, etc).

Pour Jean Dussaix, “Mettre en place une stratégie d’achats responsables, c’est prendre conscience des enjeux réels de son industrie, créer un écosystème solide sur toute la chaîne de valeur afin de permettre in fine à l’entreprise d’exercer son activité dans les limites planétaires qui lui sont imparties.”

Exemple : l’achat d’équipements moins énergivores sera souvent plus coûteux lors de l’achat mais néanmoins rapidement rentable grâce aux économies d’énergie effectuées.

Limiter les risques financiers, juridiques et climatiques

La réduction des risques, qu’ils soient financiers, climatiques ou encore juridiques, est également une motivation première à la mise en œuvre d’une stratégie d’achat durable en entreprise. En effet, en maîtrisant mieux ses coûts et en faisant le choix de partenaires / fournisseurs diversifiés, résilients et locaux, l’entreprise limite nécessairement ses risques financiers mais aussi les risques de ruptures sur sa chaîne d’approvisionnement. L’analyse des risques liés à son portefeuille fournisseurs pour les familles de produits les plus critiques est indispensable.

Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2023, les émissions indirectes significatives de scope 3 doivent être obligatoirement prises en compte dans le bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) des grandes entreprises. La mise en œuvre d’une politique d’achat durable acquiert donc un caractère obligatoire pour ces entreprises, également soumises au devoir de vigilance qui leur impose de prévenir les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance sur toute leur chaîne de valeur.

Rappelons enfin qu’en application de la directive CSRD, les grandes entreprises vont devoir calculer et communiquer leurs émissions sur les 3 scopes mais aussi établir un plan détaillé sur leur stratégie de transition vers un modèle bas-carbone.

👉 Consulter notre article sur la directive CSRD !

Réduire son empreinte carbone

Selon l’ADEME, les achats représentent en moyenne 50% du chiffre d’affaires d’une entreprise. Par ailleurs, les achats représentent une part souvent prépondérante du scope 3 du bilan carbone, qui constituent à elles seules en moyenne 80 à 90% des émissions totales des activités des entreprises (!). On comprend que la fonction achats a donc un rôle primordial à jouer afin de réduire ces émissions générées “en amont” de la chaîne de valeur.

Quelles sont les étapes-clés pour mettre en place une politique d’achat responsable ?

1. Définir une stratégie RSE globale

Définir une stratégie RSE à l’échelle groupe, c'est l'étape préliminaire pour mettre en place sa stratégie d’achats durables. Cette stratégie aura notamment plusieurs objectifs :

  • réduire l’impact environnemental de l'entreprise
  • avoir un impact positif sur la société
  • améliorer le bien-être de ses salariés et développer leur sentiment de fierté
  • répondre aux enjeux réglementaires, et notamment l’arrivée progressive de la directive CSRD

Cette stratégie, définit par la direction de l’entreprise, doit être pilotée en temps réel pour que les objectifs soient validés par des actions concrètes.

2. Établir vos objectifs et définir vos critères RSE

A l’échelle de la fonction Achats, il faudra nécessairement penser à effectuer un état des lieux des pratiques existantes en matière d’achat. Cela doit vous permettre d'identifier les principaux axes d’amélioration afin de définir les critères selon lesquels les produits et services seront évalués lors de l’acte d’achat.

Le plus efficace pour cela est :

  1. de partir de la stratégie RSE de l’entreprise (axes prioritaires, objectifs) et définir des objectifs pour chaque catégorie d’achats
  2. de faire l’inventaire des actions d’achats durables déjà en cours ou envisagées

Cela permet de valoriser et prolonger les actions en cours, et d’identifier les axes RSE encore non couverts par les achats.

3. Cartographier l’ensemble de vos parties prenantes

Vous devez également identifier l’ensemble de vos parties prenantes. Il s’agira notamment de vos fournisseurs, clients et partenaires actuels (internes et externes) mais aussi des personnes dans l’entreprise chargées de la fonction achat qu’il conviendra de former à l’application des critères choisis lors des procédures d’achat.

4. Sensibiliser et former les équipes achats

Dès que les parties prenantes sont identifiées (dans et hors de l’entreprise), il est indispensable de sensibiliser vos équipes achats et vos fournisseurs aux problématiques environnementales et sociales.

Pour Jean Dussaix, “le plus tôt possible, avant même que votre stratégie achats responsables soit définie, engagez la conversation avec vos fournisseurs, expliquez-leur votre ambition et impliquez-les dans vos démarches. Faîtes-en des alliés de votre stratégie. Sur le sujet du carbone, ils peuvent vous aider à améliorer la fiabilité de la mesure, à définir les leviers de réduction les plus pertinents, à mettre en oeuvre ces leviers, à engager leurs propres fournisseurs, etc..”

Cela passe notamment par des formations aux achats durables, pour que les acheteurs puissent appréhender concrètement  l’impact qu’ils peuvent avoir sur leurs familles de produits, et comment ils contribuent aux objectifs RSE de l’entreprise.

Certaines entreprises nomment ainsi un “champion” sur les achats durables, qui anime cette démarche. Ce sont ces interactions répétées avec les acheteurs qui permettront aux acheteurs et aux fournisseurs de mieux comprendre leur rôle, de donner du sens à leurs actions, et de leur ouvrir les yeux sur l’impact des achats sur la performance globale de leur entreprise. “L’objectif stratégique pour l’entreprise, c’est de devenir le client de choix de ses fournisseurs, qui lui adresseront en priorité leurs innovations”, complète Jean Dussaix.

5. Définir vos objectifs et indicateurs de performance durable

Indispensable à l’amélioration et au suivi de la performance de l’entreprise, le reporting à l’aide d’indicateurs clés de performance (Key Performance Indicators - KPI) permet de mesurer les progrès réalisés et le chemin qu’il reste à parcourir. Il s’agit donc d’une étape cruciale à la mise en œuvre d’une politique d’achat durable.

En interne, les indicateurs vous permettront de valoriser les résultats obtenus auprès de la Direction mais aussi de mettre en œuvre des actions correctives et redéfinir vos objectifs. En externe, ils apporteront des éléments factuels au reporting extra-financier mais permettront aussi de sensibiliser vos fournisseurs et partenaires à vos objectifs. Certaines actions achats contribuent à des KPIs de l’entreprise. D’autres sont plus spécifiques aux achats, mais peuvent avoir plusieurs catégories contributrices (exemple dans le secteur alimentaire : élimination d’additifs potentiellement à risque, amélioration du bien-être animal, réduction du poids des emballages plastiques, etc.).

Un point clé est de garder un suivi intégré des KPI, pour que les différentes fonctions parlent le même langage. Typiquement, un KPI peut suivre l’impact sur des aspects business, finance ou RSE, mais rarement sur les 3 à la fois. Il faut néanmoins s’efforcer de ne pas créer de KPI “isolé”, qui soit par exemple suivi uniquement par la fonction Achat, au risque de perdre en cohérence.

Voici quelques exemples d’indicateurs qui peuvent utilement être définis :

Indicateurs de performance durable

Motivation

% des acheteurs formés ou sensibilisés aux Achats Responsables

Appréhender la manière dont la Politique d’Achat Responsable est déclinée au niveau des acheteurs 

Mesurer le déploiement de la Politique d’Achat responsable

% d’acheteurs objectivés sur leur démarche d’achats responsables Appréhender comment les acheteurs sont incités à intégrer des critères sociaux et environnementaux lors de leurs achats
% de consultations intégrant un critère coût environnemental (réalisation d’une ACV, d’un Bilan Carbone ou équivalent) Appréhender, au-delà du seul critère financier, l’impact environnemental du produit ou service acheté
% des achats réalisés auprès de PME

Mesurer l’impact de l’entreprise ou de l’organisation sur les PME

% des achats réalisés auprès des fournisseurs installés sur un territoire particulier Appréhender l’impact territorial de l’entreprise à travers ses achats
% des fournisseurs ayant fait l’objet d’un audit RSE par l’entreprise

S’assurer de la conformité des fournisseurs à la politique RSE de l’entreprise

% des fournisseurs avec lesquels des plans d’actions RSE ont été mis en place

Evaluer la maturité RSE des fournisseurs

% de consultations ou dossiers achats intégrant des spécifications et/ou des critères de sélection RSE

Orienter les achats sur des produits mieux disants en termes environnementaux, sociaux et sociétaux

% des achats pour lesquels un critère environnemental, social et/ou sociétal est exigé

Déterminer dans quelle mesure les dépenses engagées font l’objet d’un suivi au niveau de la mise en oeuvre de critères environnementaux, sociaux ou sociétaux

% des fournisseurs qui adhèrent au code de conduite fournisseurs

Capacité de l’entreprise à transformer son écosystème de fournisseurs (effet démultiplicateur des achats)

Source : Guide méthodologique indicateurs, ObsAR, juin 2017

6. Définir des stratégies d’achat par catégorie de produits

Pour chaque catégorie de produits ou services, une stratégie d’achat avec des objectifs quantifiés doit être établie. Commencez par prioriser les différentes catégories d’achat selon leur impact ( “quelles catégories d’achat vont le plus contribuer à résoudre les impacts de mon secteur ? ” ), puis priorisez les objectifs avec le plus d’impact, que vous mettez en regard de la facilité d’implémentation.

Exemples :

  • matériel informatique : atteindre 30% de produits reconditionnés ou économes en énergie à 2025
  • alimentaire : atteindre 50% de produits locaux / issus de l’agriculture biologique à 2025
  • emballages : 0 emballage plastiques à 2028

C’est le moment idéal pour sensibiliser l’ensemble de vos parties prenantes à ces objectifs et former vos acheteurs aux bonnes pratiques d’achat qui permettront de les atteindre.

C’est également un bon moment pour engager une conversation plus précise avec vos fournisseurs. Pour Jean Dussaix, “avant de définir ces critères, il est important de bien cerner le degré de maturité de votre marché fournisseurs afin de positionner le curseur de votre ambition au juste niveau : trop basse et vous aurez raté une occasion d’impact. Trop haute et vos fournisseurs ne seront pas capables de vous suivre, avec le risque de désengager vos acheteurs et vos fournisseurs.

7. Créer un guide du sourcing responsable

Établissez un guide du sourcing responsable afin d’y rassembler notamment :

  • votre ambition
  • vos principes directeurs : ce qu’il est important pour vous de prendre en considération sur cette catégorie
  • le contexte réglementaire
  • vos critères d’achat : environnementaux, sociaux et sociétaux
  • les labels, certifications, signes de qualité à privilégier (ce qui nécessitera certainement de faire des arbitrages)

L’objectif est de pouvoir facilement comparer les offres en termes de prix mais aussi d’impact afin de faire le choix le plus éclairé par la suite et faciliter le choix des fournisseurs lors des procédures d’achat.

Dès le début de votre démarche, il convient d’être connecté au marché fournisseurs et aux enjeux business de votre entreprise afin que votre approche achats responsables soit engagée mais aussi la plus cohérente et utile possible à votre secteur d’activité.

Les sujets étant parfois très techniques, il est intéressant de simplifier le langage achat dès que vous le pouvez. Vous faciliterez ainsi l’adhésion de vos fournisseurs et de vos parties prenantes internes. “Qu’est-ce que vous voulez atteindre, pourquoi et comment ? ” sont des questions qui peuvent trouver réponses dans un guide de sourcing qui permet de “cadrer” votre approche. L’autre avantage pour les grandes organisations est que cela permet de faire monter vos acheteurs en compétence. Le travail d’un petit groupe de personnes bénéficie au plus grand nombre.

Enfin, Jean Dussaix conclut en précisant que ces guides de sourcing peuvent être élaborés en écosystèmes très ouverts incluant des ONGs, des start-ups, des entreprises du secteur non concurrentes, des fournisseurs, pour être plus pertinents et associer très en amont vos alliés aux étapes suivantes de mise en œuvre”.

8. Communiquer sur votre politique d’achat responsable

Une fois votre politique d’achat responsable formalisée et mise en place, vous pouvez communiquer sur celle-ci auprès de l’ensemble de vos parties prenantes. Veillez à faire preuve de transparence sur les actions mises en place afin de crédibiliser vos communications et éviter tout greenwashing.

Vous pouvez également revoir votre stratégie régulièrement pour vous assurer que le niveau d’ambition est toujours le bon. N’hésitez pas à capitaliser sur les initiatives à succès pour reproduire la démarche sur d’autres catégories et démultiplier votre impact.

9. Contrôler la conformité de vos fournisseurs dans le temps

Il est important de vérifier régulièrement que vos fournisseurs font perdurer leurs bonnes pratiques dans le temps. Pour cela, vous pouvez par exemple établir une charte d’achats responsables à faire signer par vos fournisseurs définissant clairement les engagements requis par votre entreprise et prévoyant la possibilité de réaliser des contrôles sur place pour vous assurer du respect des règles établies.

Conclusion

La mise en œuvre d’une politique d’achat durable en entreprise est un levier majeur d’impact, grâce à l’effet démultiplicateur de cette fonction.

Elle constitue un projet fédérateur qui génère des bénéfices multiples, au premier rang desquels figurent notamment une meilleure maîtrise des coûts totaux mais aussi la réduction de votre empreinte carbone. En privilégiant des achats durables, vous rendrez votre entreprise plus résiliente, plus adaptée aux enjeux actuels et aux exigences réglementaires à venir.

Vous vous engagerez également dans des collaborations plus durables et plus stratégiques avec l’ensemble de vos parties prenantes.

🔨 Boîte à outils 🔨

Outils de l’ADEME à destination des entreprises souhaitant mettre en place une politique d’achats durables.

Norme ISO 26000 relative aux principes de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE)

Norme ISO 20400 : 2017 relatif à l’intégration de la responsabilité sociétale dans le processus d’achats des entreprises, en conformité avec l’ISO 26000